Souvenirs : La Sainte Moitié à l'ENF
Renseignements pris auprès de notre « chef de classe » Françoise Polet, cette fête de fin de seconde année existait encore en 1961 dans notre bonne vieille E.N.F. où la formation initiale était encore un internat de quatre ans.
Au cours d’une réunion préparatoire de toutes les promotions, notre « chef » écrivait au tableau noir tous les thèmes proposés et après discussions, un vote déterminait le choix.
Pour la 58-62, il s’agissait de recréer le cadre et les décors de l’Olympe où nous serions les Dieux en fête.
C’est la salle de gym, dans le sous-sol, qui en fut le cadre où nous dûmes imaginer l’Olympe, créer nos costumes et préparer le bizutage des profs. Une fourmilière de petites mains s’y activait…
Le bal des Nonors et des Norines
En 1960-61, Françoise Polet a en mémoire l’existence de deux bals, en novembre et mars, avec option pour l’un ou l’autre. Chaque élève devait choisir son bal et l’indiquer aux pionnes. Mais les vérifications ne devaient pas être très sérieuses, car les plus enragées, dixit Françoise, trouvaient toujours un prête-nom.
Ces sorties nocturnes, à la Salle des fêtes de l’E.N.G., exigeaient quelques préparatifs :
D’abord, un courrier aux parents avec quelques consignes : c’est ainsi qu’une de nos quatre Nicole écrivait à ses parents :
« En prévision du bal du samedi 19 novembre, je voudrais que Mamie m’apportât jeudi ou plus tard…
- 1) mon jupon dûment amidonné ;
-2) mon corsage dûment repassé et
-3) P.S. : envoyez un télégramme dûment rédigé au sieur G…(ndlr : un Nonor) pour le prévenir de ma présence au bal ( !! ). »
Au jour J-1, il y avait effervescence dans l’internat.
Souvenez-vous de l’amidonnage des jupons gonflants pour donner du volume à la jupe-chalet, en vogue en 59, 60 et 61. et dont voici la recette en usage :
-un lavabo et de l’eau tiède
-du sucre ( en morceaux récupérés au petit déjeuner)
-après dissolution, plonger le jupon quelques minutes dans le sirop.
-mettre au séchage, en forme, à l’abri des investigations de Madame l’Econome qui interdisait formellement cette pratique.
Pour l’opération « coiffures », l’entraide était de mise et les plus douées étaient de service pour éclaircir les mèches frontales (déjà de mode) ou tenter de dompter des mèches rebelles.
Les prêts ou échanges de jupes et de corsages nous évitaient des frais que n’aurait pas permis notre budget.
Le soir du jour J, nous partions en rang par deux, accompagnées par une ou deux surveillantes, par la rue Jean Baptiste Clément, vers le quai Charcot qui nous menait à l’E.N.G., d’un pas bien plus alerte que serait celui du retour, si douloureux à nos pieds…
Les Nonors et leur bel orchestre nous attendaient, et s’ouvrait le bal…
Décorations de la salle, boissons et buffets avaient été concoctés par les quatre A des deux E.N.
Les patrons et les professeurs présents assistaient, complices, à la formation de couples, éphémères ou éternels !
Quelques photos de groupe